France: Le projet de “l’aide à mourir” de Macron au coeur des débats/ l’Eglise et les soignants indignés

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Des associations de soignants et l’Eglise de France ont exprimé ce lundi 11 mars 2024 leur indignation sur le projet de loi concernant « l’aide à mourir » présenté par le président Emmanuel Macron. Pour les soignants, c’est un projet « qui va à l’encontre des valeurs du soin » pendant que l’Eglise parle d’« une tromperie ».

« Appeler +loi de fraternité+ un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution », a indiqué le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, dans le quotidien catholique La Croix.

« Une très mauvaise surprise », abonde pour sa part Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, sur la RFI. « Il y a quelque chose d’incompréhensible, et la dissimulation, derrière un terme de fraternité, de l’absence de fraternité », a soutenu l’évêque.

« Ce qui me frappe, c’est qu’on a l’impression que dans la +start-up nation+, les personnes non productives n’ont plus le droit de cité », a déploré Mgr Rougé.

« C’est avec consternation, colère et tristesse que les soignants réunis au sein du collectif sur la fin de vie ont pris connaissance de l’interview du président », ont réagi de leur côté plusieurs associations de soignants dans un communiqué.

« Avec une grande violence, le chef de l’État annonce un système bien éloigné des besoins des patients et des réalités quotidiennes des soignants, avec en perspective de graves conséquences sur la relation de soin », poursuivent ils.

Pour eux, « mourir dans la dignité est une demande bien légitime, mais c’est précisément la mission des soins palliatifs notoirement sous-dotés » en France.

Après de longs mois de réflexion et plusieurs reports, Emmanuel Macron a dévoilé son « modèle français de la fin de vie »: une « aide à mourir » qui doit permettre à certains patients, selon des « conditions strictes », de recevoir une « substance létale ».

Les patients majeurs, « capables d’un discernement plein et entier », atteints d’une « maladie incurable » avec « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » et subissant des souffrances « réfractaires » (ne pouvant être soulagées) pourront « demander à pouvoir être aidés afin de mourir », a déclaré le chef de l’Etat, avant d’exclure certaines catégories de personnes.

Les mineurs et les patients atteints de maladies psychiatriques ou neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, en seront donc exclus.

Le processus parlementaire s’annonce long et l’aboutissement n’interviendra probablement pas avant 2025.

Anticipant les critiques, le président a aussi annoncé un renforcement des soins palliatifs, avec un milliard d’euros supplémentaires pour ce secteur sur dix ans.

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